Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, despuis la reception de la votre dernière du IXe, je navoys rien de nouveau qui meritasse le vous
2faire entendre. Sen retournant le sieur de Chizelles après noz monstres faictes du jourt dhyer, je me suis pancé de
3luy mestre ceste cy en main, lequel me promys la vous donner en passant à Valence, vous donnant advis par icelle
4comme monsieur de Maugiron a couché la nuict passée en ceste ville ; mayant demandé ung tambour pour envoyer
5devers le sieur de Mombrun, ce resolvant dabtendre icy le retour dudit tambour et, suivant la responce quil luy
6rappourtera, il ce desliberare de sapprocher de Nions pour parlementer avec les sieurs de Mombrun et Mirebel,
7ou bien yrat trouver monsieur le mareschal de Damville. Il faisoit estat daller par eau, mays on la adverty icy
8en nombre de deus centz, dont certains marchans avec leurs bateaus et marchandises ont estés prins et saccagés.
10Je nay encoures peu apprendre par quelz moyens ilz ce sont gettés dans ladite isle, aussi ne vouldroys je donner
11telles nouvelles pour argent content. Nous en saurons bien toust la verité. Ledit seigneur de Maugiron ma dit que sil ce fut
12trouvé dans son bateau quant ceus du Pousin lont fouillé, que cestoit faict de luy ; aussi ma[-t-]il discouru sur ce
13Retz, president Birague et Mandelot, lequel, à ce que jay apprins dudit seigneur Maugiron, en avoit desià donné advis à
15la reyne mère du roy avant quil despartit de la court. Je ne doubte point que lesditz ennemys ne soyent advertys
16que cest de vous que sadite magesté en aura testé advertye et non du seigneur de Mandellot, estant lartifice
17propre et tendant à aucmenctation daigreur. Je vous deduirès plus ouvertement ceste ystoire, mays il ma
18semblé pour le meilleur la remetre à votre arrivée en ce lieu, de laquelle nous aurons le soin comme la trefve
19sera parachevée ; car ceste ville et ressort dicelle sont grandement menacées des cources que les ennemys y
20doyvent faire, dont le peuple sestonneroyt silz ne pensoyent estre assistés de quelque cavallerye et ce font ouyr
21que pour la norriture dicelle, ilz ce metront très vollontiers en pespence pourveu quilz usent de vigilliance
22et dilligence à fin quilz puyssent negotier leurs affaires en toute asseurance ; à quoy je masseure, monsieur,
23aurés seu très bien pourvoyr, vous asseurant que monsieur de La Pierre ne donnat pas lalarme si chaulde
24[203 v°] quant laultre suspention darmes fut expirée comme non nous la donnet de toutes pars. Je dis à ceus qui sont
25les plus sur et apprenhensif quilz sasseurent quil ny a pas tant de noys dans le sac comme elles font du bruit.
26Le sieur de Roysse fianssat mecredy dernier une des filles dudit sieur de Mombrun ; aussi mat lon adverty
27comme il y avoit troys souldatz du cappitaine Favyer qui cestoyt allé randre à Nions où ilz ont receu le traictement
28à Venterol quant il y fut blessé. Je salue voz bonnes graces par mes très humbles recommandations, priant Notre
30Seigneur vous donner,
31monsieur, en très bonne sancté, longue et heureuse vye. Au Mon[telim]ar, ce XIIIe febvrier. Jay rière moy la lettre de
32monsieur de Mandelot et je vous envoye une lettre que les consulz de Dye mont escrite.
33Vostre très humble filz et affectionné serviteur
34à jamays hourche