Consultation

XXII, folios:203
Urre, Rostaing d', seigneur d'Ourches
M. de Gordes
Lettre non liée
13/02/1574
Montélimar
Valence

Transcription

Les mots surlignés font l'objet d'une note

1

Monsieur, despuis la reception de la votre dernière du IXe, je navoys rien de nouveau qui meritasse le vous

2

faire entendre. Sen retournant le sieur de Chizelles après noz monstres faictes du jourt dhyer, je me suis pancé de

3

luy mestre ceste cy en main, lequel me promys la vous donner en passant à Valence, vous donnant advis par icelle

4

comme monsieur de Maugiron a couché la nuict passée en ceste ville ; mayant demandé ung tambour pour envoyer

5

devers le sieur de Mombrun, ce resolvant dabtendre icy le retour dudit tambour et, suivant la responce quil luy

6

rappourtera, il ce desliberare de sapprocher de Nions pour parlementer avec les sieurs de Mombrun et Mirebel,

7

ou bien yrat trouver monsieur le mareschal de Damville. Il faisoit estat daller par eau, mays on la adverty icy

8 comme il y a quelques [barré : art] arquebusiers des ennemys dans une isle entre Sainct Laurens et Condoullet, estant 9

en nombre de deus centz, dont certains marchans avec leurs bateaus et marchandises ont estés prins et saccagés.

10

Je nay encoures peu apprendre par quelz moyens ilz ce sont gettés dans ladite isle, aussi ne vouldroys je donner

11

telles nouvelles pour argent content. Nous en saurons bien toust la verité. Ledit seigneur de Maugiron ma dit que sil ce fut

12

trouvé dans son bateau quant ceus du Pousin lont fouillé, que cestoit faict de luy ; aussi ma[-t-]il discouru sur ce

13 que luy avés dit que les ennemys tenoyent destranges laguaiges de la reyne mère du roy, messeigneurs [barré : le] de Nevers, marechal de 14

Retz, president Birague et Mandelot, lequel, à ce que jay apprins dudit seigneur Maugiron, en avoit desià donné advis à

15

la reyne mère du roy avant quil despartit de la court. Je ne doubte point que lesditz ennemys ne soyent advertys

16

que cest de vous que sadite magesté en aura testé advertye et non du seigneur de Mandellot, estant lartifice

17

propre et tendant à aucmenctation daigreur. Je vous deduirès plus ouvertement ceste ystoire, mays il ma

18

semblé pour le meilleur la remetre à votre arrivée en ce lieu, de laquelle nous aurons le soin comme la trefve

19

sera parachevée ; car ceste ville et ressort dicelle sont grandement menacées des cources que les ennemys y

20

doyvent faire, dont le peuple sestonneroyt silz ne pensoyent estre assistés de quelque cavallerye et ce font ouyr

21

que pour la norriture dicelle, ilz ce metront très vollontiers en pespence pourveu quilz usent de vigilliance

22

et dilligence à fin quilz puyssent negotier leurs affaires en toute asseurance ; à quoy je masseure, monsieur,

23

aurés seu très bien pourvoyr, vous asseurant que monsieur de La Pierre ne donnat pas lalarme si chaulde

24

[203 v°] quant laultre suspention darmes fut expirée comme non nous la donnet de toutes pars. Je dis à ceus qui sont

25

les plus sur et apprenhensif quilz sasseurent quil ny a pas tant de noys dans le sac comme elles font du bruit.

26

Le sieur de Roysse fianssat mecredy dernier une des filles dudit sieur de Mombrun ; aussi mat lon adverty

27

comme il y avoit troys souldatz du cappitaine Favyer qui cestoyt allé randre à Nions où ilz ont receu le traictement

28 quilz meritoyent, car Glandaiges les ha tuées [barré : de] à coups de poignart pour avoyr eu quelque vent quilz estoyent 29

à Venterol quant il y fut blessé. Je salue voz bonnes graces par mes très humbles recommandations, priant Notre

30

Seigneur vous donner,

31

monsieur, en très bonne sancté, longue et heureuse vye. Au Mon[telim]ar, ce XIIIe febvrier. Jay rière moy la lettre de

32

monsieur de Mandelot et je vous envoye une lettre que les consulz de Dye mont escrite.

33

Vostre très humble filz et affectionné serviteur

34

à jamays hourche

Loading...